L’endroit est l’un des plus ce?le?bres de Saly. L’e?voquer peut susciter une curiosite? tant l’image de ce bar-restaurant est colle?e a? la prostitution. Reportage dans ce coin tre?s... chaud parmi tant d’autres.
Mercredi 5 juin 2023. Il est 20 heures. On se croirait en plein jour. L’heure n’est pas a? la descente. L’odeur embaume?e des « dibi » et brochettes vendus sur le trottoir cache celle de l’al- cool. En face du bar, une femme d’un a?ge avance?, une cigarette coince?e sur la bouche, le regard hagard, semble envier ces belles minettes qui s’attirent des clients. Ndella est une prostitue?e a? la retraite devenue malade mentale. Elles sont nombreuses les prostitue?es qui meurent dans la folie ou dans la mise?re. Contrairement a? Ndella, une jeune fille, une cannette de bie?re a? la main et toute ivre, injurie un chauffeur de taxi qui a failli la renverser avant de s’introduire dans le bar, sourde a? une interpellation d’un homme qui semblait la taquiner. Elle vient de prendre service. Pre?s d’elle, ses deux colle?gues se fixent des rendez-vous au te?le?phone. Les clients ro?dent tout autour et pour une partie de plaisir, il n’y a qu’a? marchander la passe de 5000 francs.
À Saly, on ne badine pas sur les prix. Et chacun s’occupe de son business. Le vendeur de chapelets devant la petite mosque?e co?toie presque le bar. Comme ces nombreux antiquaires et la petite restauratrice sur le trottoir. Un monde he?te?roclite qui fait le charme de la station balne?aire. Rien a? avoir avec une ambiance de tension.
Les Nige?rianes marquent leur territoire
Apre?s ce bar-restaurant, place a? un autre lieu de rendez-vous des travailleuses du sexe. Mais ici, il n’y a pas de Se?ne?galaises. Les Nige?rianes ont conquis le territoire. L’une d’elles se fait appeler Ai?cha. De?s la tombe?e de la nuit, ces filles de joie rejoignent cette auberge sise au quartier de Saly Carrefour. Le maraudage y est de mise. Devant l’auberge, un nombre incalculable de motos Jakarta dont les conducteurs font le pied de grue. Ils guettent un marche? conclu entre une prostitue?e et son client pour les transporter vers le lieu ou? le contrat sera scelle?.
Ici, la passe n’est que de 2000 francs en ge?ne?ral. On comprend de?s lors l’affluence des jeunes vers cette auberge car, en plus de l’attirance de Ai?cha et de ses compatriotes nige?rianes, il y a aussi le prix abordable pour de jeunes « gorgorlou ». « Nous avons choisi ce me?tier pour subvenir a? nos besoins et a? ceux de nos proches. Nous nous en sortons bien et nous n’avons pas de proble?me. Seulement, la vie est dure. C’est pourquoi parfois, je suis oblige?e d’aller a? Dakar », confie Ai?cha.
Cette prostitution dans ce quartier de Saly carrefour n’est pas du gou?t des populations qui se sont mobilise?es pour l’arre?ter, mais sans succe?s. « Moi, je fais du business. Ces jeunes qui viennent ici sont tous des musulmans. Il appartient a? leurs parents de les empe?cher de fre?quenter le bar », de?fend le proprie?taire dont les affaires marchent. Prostitution, alcoolisme sont les mai?tres-mots dans ces lieux bien fre?quente?s par des jeunes et des moins jeunes. Chacun y va de son vice.
Eva
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