« Gorée, le cri d'alarme » : Sally Alassane Thiam présente son court-métrage

Pour son auteur, ce court-métrage est un message de sensibilisation sur les dangers actuels auxquels l’île mémoire de la traite négrière est confrontée. Dégradation de bâtiments historiques et occupés illégalement, érosion côtière, politique de fixation de la population Goréenne… pendant une vingtaine de minutes, cette production a passé à la loupe les maux et les défis de Gorée avec comme message principal : le passage à l’action pour la préservation de ce trésor national. « Les discours ne suffisent plus, écrire ne suffit plus », a, d’ailleurs, rappelé l’auteur lors de son allocution en faisant référence à sa volonté de passer à la vitesse supérieure, après avoir rédigé des livres et multiplié les interventions au niveau international, dans ce combat pour les générations futures. A cette projection, un public venu en masse et prestigieux. Le Secrétaire d'État à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique, Bakary Sarr ; l’ambassadeur de l’Union Européenne au Sénégal, Jean-Marc Pisani ; la députée de Gorée Marie Hélène Ndoffène Diouf et tant d’autres ont répondu présent à l’invitation de celui que l’on surnomme « M. Patrimoine ». « Je voudrais féliciter Alassane et l'équipe pour ce beau projet et donner mon avis très positif sur la pertinence de ce projet qui entre justement dans la préservation, la valorisation, la sensibilisation du patrimoine culturel. Le sujet qui porte sur Gorée c'est un sujet qui engage tout le monde », s’est réjoui Bakary Sarr qui a évoqué les directives données par le président de la république lors d’un conseil des ministres consistant à faire l’état des lieux de la dégradation des îles du Sénégal dont Gorée. « Nous avons été à Gorée, nous avons fait des travaux, nous avons fait des séances de travail avec des experts, avec des spécialistes et les acteurs du terrain. Et nous nous sommes rendus compte que nous sommes dans l'urgence », a assuré le secrétaire d’Etat à la culture, par ailleurs, intervenant dans ce docu-film. Il insisté sur la nécessité d’une action conjointe de la part de plusieurs ministères pour mener à bien cette mission de préservation et de valorisation de ce patrimoine. Des mots et actions qui rassurent l’initiateur du court-métrage qui voit les choses en grand : « le Sénégal est conscient que la mère de souveraineté, elle est d'abord culturelle. C'est la souveraineté culturelle. Et aujourd'hui, je suis très rassuré par le discours du ministre, avec qui je vais continuer à travailler en confiance, main dans la main, pour accompagner le Sénégal, afin qu'il redevienne vraiment ce hub culturel international, comme Senghor l'avait réussi à le faire à l'époque ». Sally Alassane Thiam envisage d’effectuer une tournée nationale pour la promotion de ce court-métrage. Et, pour le mener à bien, il compte s’appuyer sur les trois ambassadeurs de son ONG Afrique Patrimoine que sont : Didier Awadi, Mariama Dramé (Rts) et Elzo JamDong.